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La Pichu Critique

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

20 Mai 2018 , Rédigé par Pichu Publié dans #Film, #Cannes

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Introduction

 

Le style d’écriture de mes impressions sur ces différents films sera très parlé, et je ne passerai pas mon temps à rappeler que c’est MON avis et rien d’autre. Je vais essayer de rester concis mais précis ; la précision sera plus compliquée, 9 films en 3 jours, c’est dur à suivre. Bonne lecture.

 

Dans l’ordre :

 

  1. Leto

  2. Dogman

  3. Burning

  4. La Tendre indifférence du monde

  5. Un Couteau Dans Le Cœur

  6. Under The Silver Lake

  7. Solo: A Star Wars Story

  8. Capharnaüm

  9. Le Poirier sauvage

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Leto, Kirill Serebrennikov (Compétition)

 

Premier film cannois que j’ai vu, c’est sans doute l’un de ceux qui fait le plus l’unanimité, et pour cause : c’est un feel good movie, une sorte de Good Morning England russe avec une mise en scène vraiment ouf, notamment pour les passages musicaux, avec des mouvements de caméra incroyable et hyper inspirés. Les personnages sont super attachants et l’histoire (vraie) est très agréable à suivre. Bref, c’est un film qui donne la pêche, qui rend heureux, qui est beau, qui dit des choses sur la censure des années 80 en URSS… Ouais, un excellent film qui se savoure comme un bonbon.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Dogman, Matteo Garrone (Compétition, Prix d’interprétation masculine)

 

Première déception cannoise, Dogman est tout de même appréciable. Il y a de très belles couleurs, le village italien où a été tourné le film offre un très beau décor qui dit des choses, la réalisation est efficace, et surtout : l’acteur (et plus largement tous les acteurs en fait) principal est excellent. Réellement. Il n’a pas volé son prix une seule seconde.

Cependant, tout le film est plombé par des personnages que j’ai trouvé somme toute assez caricaturaux, une histoire vue et revue. En fait, le film raconte un fait divers sans jamais chercher à le dépasser, sans jamais chercher à aller plus loin, et c’est dommage. Et puis le final est bon, mais sans plus, car très peu subtil. A sa décharge, le film est quand même parcouru par un très intéressant (et subtil, cette fois-ci) sous-texte du retour à l’enfance, très bien traité. M’enfin ouais, un peu déçu, surtout par l’histoire.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Burning, Lee Chang-dong (Compétition)

 

Quelle claque ce film ! Je sais qu’il divise, et pour cause, entre sa longueur assumée et ses égarements scénaristiques, mais qu’est-ce que j’ai été pris dans le dispositif du réalisateur ! Le film se déploie tout en tension, tout en angoisse, très subtile, très cachée. Lee Chang-dong manie le hors-champ comme jamais et bien que l’histoire lance certaines pistes qui s’avèrent ne jamais trouver de réponse, la trame principale est incroyablement bien fichue, et surtout bien filmée. En plus, le film parle de l’amour, parle du sens de la vie, et ce de manière très très peu pompeuse, avec un personnage hyper attachant, qui est celui de la fille. Bref, c’est un film terrifiant, dans lequel je me suis plongé et je me suis investi à mille pourcents : j’ai beaucoup beaucoup aimé.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

La Tendre indifférence du monde, Adilkhan Yerzhanov (Un certain regard)

 

Ce film est tellement poétique mon dieu… Les visuels sont époustouflants, la mise en scène, beaucoup en caméra fixe, est géniale, et puis l’histoire est super ! Genre cette histoire de mariage forcée est tellement bien revisitée, avec une magnifique histoire d’amour ; le mec est tellement adorable et attachant. En fait c’est dur de parler de ce film parce qu’il n’y a pas tant de choses que ça dedans, et en même temps y’a un truc tellement fort qui s’en dégage ! C’est vraiment un film magnifique, à voir.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Un Couteau Dans Le Cœur, Yann Gonzalez (Compétition)

 

Bof… Vraiment bof. J’crois que c’est un des films que j’ai le moins aimé. Je me suis endormi pour cause de fatigue chronique, mais clairement, toute la première partie du film, faut s’accrocher. Les premiers dialogues de Vanessa Paradis sont douloureux tellement c’est mal joué. Au bout de quelques minutes, on se rend surtout compte que c’est mal écrit, en tout cas selon moi. Ca faisait téléfilm qui veut avoir une mise en scène, en gros. Apparemment c’est voulu et assumé, mais alors ça n’a pas du tout fonctionné pour moi. Le film ne raconte rien, ne dit rien, l’histoire d’amour est nulle. Ils filment juste des gays en train soit de baiser devant la caméra, soit en train de se faire buter, ça ne va jamais plus loin. Franchement, si c’est une parodie, alors c’est une parodie ratée.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Under The Silver Lake, David Robert Mitchell (Compétition)

 

Que ça va être compliqué de parler de ce film. Il est tellement cryptique, il y a tellement de choses dedans. Déjà, je l’ai trouvé terrifiant, que ce soit dans ses moments d’horreur ou dans ses moments de réflexion métaphysique sur le monde. Ensuite j’ai beaucoup apprécié la performance de Andrew Garfield, qui faisait un peu Georges Clooney dans Burn After Reading. Plus globalement, il faut absolument que je revoie ce film. Parce que outre ses hommages pompeux à Hitchcock, y’a une vraie ambiance de paranoïa qui se met en place, et qui jongle avec tellement de symboles (genre David Lynch) que ça devient très lourd, et qu’on oublie l’essentiel de ce qu’il se passe. Deux dernières choses : ce réal’ a un truc avec les nanas. Je sais pas quoi, mais y’a un truc. Entre It Follows et celui-ci… Et sinon Disasterpeace nous a fait une musique aux petits oignons qui est vraiment très bien. Moins chouette que It Follows, je trouve, mais tout de même, j’aime ce gars.

Enfin bref, film ô combien intéressant pour bien des aspects, je le reverrai.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Solo: A Star Wars Story, Ron Howard (Hors-Compétition)

 

Ouais, bah bof hein. Là encore j’ai fait dodo, mais clairement, l’intérêt du film se limite au plaisir de se plonger dans les histoires de l’univers Star Wars et dans les visuels. Autrement c’est zéro. Quel intérêt de nous raconter les débuts de Han ? J’m’en moque moi. J’veux juste le voir faire les 400 coups dans tout l’univers, pas voir comment il a rencontré Chewbacca… En plus ils préparent déjà un deux, ça fait tellement MCU version Star Wars que ça me donne envie de pleurer. On passe un bon moment hein ? M’enfin ça se repose tellement sur ses acquis que ça en devient triste.

J’ai pas trop envie d’en parler plus, ça me déprime et me fatigue d’avance. Je vous conseille surtout de le télécharger, ne faites pas de ce film un énième succès financier, pitié.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Capharnaüm, Nadine Labaki (Compétition, Prix du Jury)

 

Putain, et bah quel film ! C’est très éprouvant, et ça mérite entièrement son Prix du Jury, d’autant plus que ça lui donnera une vraie visibilité, qui me semble importante. Cela étant, outre le gamin qui aurait largement pu avoir un prix d’interprétation tellement il est brillant, et la mise en scène, mi-documentaire, mi-fiction, qui est hyper efficace, c’est l’évolution du propos et de mon ressenti devant le film qui m’intéresse.

En fait, pendant la première heure et demi du film, j’ai vraiment eu le sentiment que le film cherchait à me faire culpabiliser, en mode “regarde la misère d’autrui, saleté d’occidental privilégié ! t’as pas honte de te plaindre ? t’as pas honte de ne rien faire pour eux et de vivre dans l’indifférence de leur sort ?”. Et du coup, même si c’était un peu larmoyant et coup de poing, j’avais pas envie de me laisser entraîner dans une démarche aussi peu intelligente. Et puis la dernière demi-heure est arrivée, et elle justifie à elle seule toute la première heure et demi, car on se rend compte que le film ne s’adresse pas à nous pauvre mortel, mais s’adresse plutôt aux institutions mondiales. Y’a 2 scènes qui me marqueront à vie pour ce qu’elles ont remué en moi, vis-à-vis de cette incapacité des institutions à faire ce qu’il faut.

Bref. Certains critiquent le film pour son côté pathos, bah la dernière partie efface à elle seule tout cela et fait de ce film un grand film que j’aimerais que tous les gens puissants de ce monde regarde attentivement.

Retour sur 9 films de la compétition cannoise 2018

Le Poirier sauvage, Nuri Bilge Ceylan (Compétition)

 

C’est le dernier film que j’ai pu voir, et il n’est pas facile du tout, de part sa longueur et sa quantité de dialogue. Malgré tout, j’ai l’ai trouvé passionnant. Réellement. Les personnages sont très humains et se bataillent avec leurs démons. Énormément de choses ressortent du film, presque trop. Je n’ai pas trouvé la mise en scène très inspiré, sauf une scène, celle avec la fille. Mais les couleurs et le décor sont tellement beaux, c’est incroyable. La RED qu’ils ont utilisé rend une palette de couleurs à la limite de la saturation, mais toujours très bien gérées, et qui fait éclater la nature de la campagne turc.

Ce n’est pas aisé de parler d’un film aussi long, et une vingtaine de personnes ont quitté la séance avant la fin. Mais quelque chose de très littéraire se dégage du film, j’avais presque l’impression de me plonger dans un roman illustré, c’était assez incroyable. Le film se compose presque comme le roman du héros du film : des saynètes et des parties de la vie d’une campagne et d’une ville, laissées dans l’oubli.

Bref. Très intéressant. Mais faut s’accrocher.

 

 

 

Voilà. J’ai fait le tour. J’espère que cet horizon des films de Cannes vous aura plu intéressé !

A l’année prochaine, peut-être !

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